Les portes du grand bureau de l’Agarikage s’entrouvrirent pour laisser passer la fine silhouette d’Hanae. La jeune femme revenait d’une réunion avec le grand conseil, et comme d’habitude , elle s’était faite incendier .Jamais rien de ce qu’elle faisait n’allait, toutes ses décisions étaient inutiles et les ninjas se plaignaient de l’ennuis. Elle avait encaissé les remarques sans broncher, sans que son corps ne trahisse la moindre contrariété. Bien que le choc fut rude, elle s’était levée, digne et était repartie vers son bureau.
Une fois les battants refermés sur elle, Hanae soupira. Depuis son arrivée à Cha et sa nomination au poste d’Agarikage, elle avait tout donné au village : son temps , son énergie et avait abandonné tous ses rêves. Dans un autre soupire, elle alla s’asseoir sur son fauteuil. Elle s’en étonna elle même. Son regard parcouru la pièce en long et en large. Aucun souvenirs intéressant ne lui revint. Qu’avait-elle réellement ici ?Un haut poste…et c’était tout. Cha était juste devenu son nouveau village parce qu’elle ne savait pas ou aller. Kumo était son chez elle, son logis, là ou désormais résidaient ses racines ,la ou elle avait été heureuse, la ou elle avait trouver l’amour….Du bout des lèvres, elle murmura son prénom , Tatsuya. Au même instant une larme perla sur sa joue. Tant de souvenirs, d’instants magiques, tant de bonheur….passé. C’en était trop pour la jeune femme qui se mit à sangloter en silence.
Les rayons du soleil effleuraient les toits du village. Hanae regarda ce spectacle, impassible. Combien de fois ce paysage paisible l’avait réconforter face à tout ses soucis ?Des centaines de fois au moins, mais plus à présent. Elle essuya délicatement ses dernières larmes et commença à réfléchir à une solutions. Elle n’était plus capable de supporter un tel poids, c’était bien trop lourd pour une jeune femme comme elle qui ne rêvait que de liberté. Une âme de désertrice. Ses souvenirs d’ancienne tueuse, envahi par l’envie de remettre les hommes à l’état de lèche-botte la refirent sourire. Hanae se regarda dans un miroir. L’image qu’il lui renvoya n’était pas très reluisante : une kage limite pantouflarde. Cela l’effraya. Qu’était devenu cette jeune femme au regard de braise?Ou était passée celle qui inspirait crainte et douceur aux hommes durant toutes ses années ?
*C’est pas moi *
Hanae attrapa un kunai et le frappa sur le miroir qui se brisa. Des morceaux lui pénétrèrent profondément dans la chair, lui tirant un cri de douleur. L’arme tomba au sol près d’une tache de sang .La jeune femme découpa un morceau de son manteau de kage et s’en fit un bandage. Stopper tout, reprendre ses rêves et ses envies la ou elle les avait laissé. Tout lâché et être un peu égoïste pour une fois, advienne que pourra pour le reste. Retournant à son bureau, Hanae sorti un parchemin ,de l’encre et un pinceau. La dernière solution qui lui restait : démissionner. Elle commença à écrire, de plus ne plus vite au fur et à mesure que les mots prenaient forme dans son esprits. Elle y déversa toute sa colère et sa frustration sans ménagement. Le bas de la feuille arriva plus vite qu’elle ne le pensa. Tant pis, elle n’ajouterai rien. Hanae se relu. Quelques gouttes de sang assombrissait certains mots.
*Ca ira bien…*
La jeune femme déposa le rouleau au centre de son bureau. Quelqu’un le trouverait bien après son départ .De toute façon, l’avenir du pays du thé ne lui importait que peu, seule sa personne l’intéressait. Elle ouvrit la fenêtre de son ex bureau en grand, laissant un courant d’air emplir la pièce tout en faisant voleter quelques mèches de cheveux. Hanae se laissa emporté parce vent de liberté, et sauta sur le toit en dessus, puis sur les suivants. Sans un dernier regard pour ce village qui l’avait adopté après la destruction de Kumo, la silhouette encapuchonnée pénétra dans la forêt. Elle était libre maintenant, sans doute recherchée mais elle était désormais libre de faire ce que bon lui semblait .Il ne lui restait plus rien, plus d’attache. Kumo était en ruine, Tatsuya considéré comme mort, le Jusenshin détruit depuis longtemps Une idée lui vint…une idée qui lui trottait depuis un long moment dans la tête…rejoindre l’akatsukie.